Un piano sans pianiste ? Découvrez le monde merveilleux des pianos automatiques

Les pianos automatiques ont une longue histoire, qui remonte aux pianos mécaniques, à la fin du XIXe siècle. Officiellement appelés « player piano’s » à l’époque, ces instruments furent lancés aux États-Unis en 1897 par la firme Aeolian sous la marque Pianola. Ce nom est ensuite devenu un terme générique pour tous les pianos mécaniques.

Quelques années plus tard, ces instruments ont fait leur apparition en Europe et se sont aussitôt retrouvés dans de nombreux salons, tavernes et lieux publics. À l’époque, ils étaient de véritables symboles de réussite sociale. Un piano sur trois quittant l’usine était un pianola. C’était alors l’un des rares moyens d’écouter de la musique sans la présence d’un musicien. En Europe, les fabricants allemands Hupfeld et Welte prenaient les devants, le dernier nommé fournissant même des systèmes de jeu automatique au célèbre facteur de pianos Steinway & Sons.

Après une longue absence, les pianos automatiques ont effectué leur come-back dans les années 1980 avec l’essor des lecteurs de cassettes, puis des disquettes et des CD. Aujourd’hui, tous les instruments automatiques sont contrôlés sans fil par des tablettes et des smartphones. En 1987, le facteur de pianos Yamaha a lancé les systèmes Disklavier, dont des versions perfectionnées existent toujours.

Yamaha a eu l’idée d’équiper des pianos acoustiques d’un ordinateur pouvant imiter dans les moindres détails un morceau au piano à partir d’une disquette ou d’un CD. La frappe des touches et l’action des pédales n’étaient plus activées de façon pneumatique, mais par un procédé électromagnétique à l’aide de capteurs et de solénoïdes. En outre, les systèmes Disklavier offraient la possibilité de faire des enregistrements et de les rejouer.

Dans le cas du système Spirio de Steinway, il va de soi que l’instrument lui-même attire toute l’attention. Un Steinway Spirio demeure un Steinway, un instrument d’exception.

C’est en 2016 que Steinway & Sons a officiellement lancé le système Spirio. Installé pendant la fabrication de l’instrument, il est indétectable de l’extérieur : à part le câble d’alimentation, aucun hardware n’est visible sur l’instrument. Le système Spirio est actuellement disponible en Europe sur les modèles Steinway D-274, B-211 et O-180.

En 2019, Steinway a sorti le Spirio | r (record), qui permet désormais d’effectuer des enregistrements et de les faire reproduire par le piano. De plus, via l’application Spirio, on peut éditer et personnaliser l’enregistrement jusque dans les moindres détails. Et puis il y a la possibilité d’épater vos amis en exécutant un quatre-mains avec vous-même… Depuis ce développement, le système standard a été rebaptisé Spirio Play. Le Spirio | r est disponible en Europe sur les modèles D-274 et B-211.

Le système Spirio utilise un logiciel breveté pour mesurer la vitesse des marteaux jusqu’à 800 fois par seconde, pour un maximum de 1.020 niveaux dynamiques. C’est plus que ce que le cerveau humain est capable de distinguer ! Le système surveille également chacune des 256 positions de pédales jusqu’à cent fois par seconde. Les enregistrements du catalogue Spirio bénéficient de la plus haute résolution sonore de tous les systèmes disponibles aujourd’hui. La reproduction extrêmement précise procure une expérience musicale sublime.

Avec son système Disklavier Enspire, Yamaha vise un tout autre public. Ce qui fait l’originalité de ces pianos automatiques, c’est la présence d’un module sonore intégré permettant de jouer des échantillons numériques en fond sonore, comme sur un piano numérique.

Le système Disklavier E3, qui a longtemps fait autorité, a été remplacé en 2016 par le système Disklavier Enspire. Intégré à l’instrument lors de sa fabrication, celui-ci ne peut donc pas être ajouté à des pianos Yamaha plus anciens ou à des modèles d’autres marques.

Le système Enspire est doté d’un écran de commande très discret. Toutes les fonctionnalités sont accessibles via l’application Yamaha Enspire (compatible avec iOS et Android). Les propriétaires d’instruments Enspire bénéficient gratuitement de 500 morceaux intégrés, dont des enregistrements audios en stéréo. Plus de 6 000 morceaux supplémentaires sont disponibles à l’achat dans la boutique Yamaha MusicSoft. Les utilisateurs ont aussi accès à des services de streaming sur Internet tels que Disklavier Radio et Disklavier TV. Tout instrument Disklavier est équipé d’un système complet Silent Piano de Yamaha.

QRS fabrique des pianos automatiques depuis 1900 et propose l’une des meilleures bibliothèques de piano du marché, notamment le système SyncAlong, qui permet au piano d’accompagner des morceaux d’artistes originaux. Les systèmes QRS actuels ne sont bien sûr plus contrôlés par des rouleaux de papier, comme il y a 100 ans, mais par des fichiers numériques. On peut faire installer les systèmes QRS PNOmation dans presque n’importe quel piano par un technicien formé et certifié par QRS.

Le système QRS PNOmation III est la version la plus récente. Il dispose d’une bibliothèque de plus de 10 000 morceaux, que l’on peut acheter par chanson ou par album. Autre option : souscrire un All-Access Plan, qui ouvre l’accès à l’ensemble de la bibliothèque musicale de QRS. Le maniement des instruments s’effectue facilement et sans fil via une interface Web disponible sur tablette, smartphone ou PC. L’utilisateur contrôle tous les paramètres, les réglages et la façon dont la musique est jouée, sans avoir à faire appel à un technicien. Le système QRS comprend aussi des fonctions Bluetooth MIDI et Bluetooth Audio intégrées. Il existe en outre une variante QRS Record, pour réaliser des enregistrements et reproduire ceux-ci. Comme le Yamaha Disklavier, le système QRS dispose d’un module sonore intégré, qui permet de jouer de la musique de fond en synchronisation via les haut-parleurs (inclus).